- Publié le 05 Mai 2025
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Droit du travail
Ce qu’il faut savoir sur l’abandon de poste au Maroc
L'abandon de poste perturbe l'équilibre de l'équipe mais affecte également la productivité globale. Le code du travail stipule qu'une absence de quatre jours complets ou de plus de huit demi-journées sur douze mois constitue une faute grave. Cependant, pour des absences moins prolongées, l'employeur est encouragé à opter pour des actions disciplinaires progressives, adaptées à la situation spécifique.
Un salarié qui s'absente plus de quatre jours sans justification s'expose à un licenciement direct, sans droit à préavis, indemnité ou dommages-intérêts. L'employeur, pour sa part, doit solidement établir cette absence injustifiée conformément aux procédures détaillées dans le code du travail. Cette démarche assure une séparation équitable et conforme aux normes légales.
Avant de procéder au licenciement pour abandon de poste, l'employeur doit offrir au salarié l'opportunité de présenter sa version des faits, idéalement en présence d'un représentant des salariés. Un préavis de 8 jours est généralement accordé pour permettre au salarié de fournir ses justifications. La notification de licenciement, quant à elle, doit être délivrée en main propre ou avec accusé de réception, garantissant ainsi que le salarié est dûment informé dans les 48 heures suivant la décision.
Toutefois, l’employeur doit prendre la précaution de contacter son employé durant son absence pour essayer de comprendre les raisons de son absence. L’employeur a le droit de contacter des numéros d’urgences le concernant (un ami, un conjoint, etc). Il faut aussi prendre la précaution d’informer immédiatement l’inspection du travail dès que l’absence non justifiée est remarquée. Ainsi, l’inspection du travail sera le témoin de l’absence injustifiée et pourra couvrir l’employeur en cas de contestation après licenciement pour abandon de poste.
Toutefois, il faut savoir que l’abandon de poste peut, dans certains cas, ne pas constituer une faute grave. Dans de telles circonstances, l’employeur doit procéder à des mesures disciplinaires pour rappeler le salarié à l’ordre.
Une absence injustifiée du salarié qui n’excède pas 4 jours dans une même année ne peut pas entrainer un licenciement. Toutefois, le salarié qui s’absente doit être sanctionné par l’employeur.
L’employeur doit donner progressivement à son salarié en faute un avertissement, un premier blâme en cas de récidive, un deuxième blâme ou une mise à pied pour une durée de 8 jours maximum. Si le salarié continu à s’absenter sans justificatif, l’employeur peut procéder à un troisième blâme ou transférer le salarié à un autre service ou dans un autre établissement de l’entreprise (en prenant en compte le lieu d’habitation du salarié). Si malgré tous ces rappels à l’ordre le salarié ne change pas ses habitudes, l’employeur peut prendre la décision de licenciement. Nous rappelons qu’en prenant toutes les sanctions précitées, l’employeur doit en aviser à chaque fois l’inspection du travail. L’inspecteur du travail doit suivre tout le processus afin d’appuyer la décision de licenciement de l’employeur vis-à-vis de la loi.
Le salarié de son côté a 48 heures pour justifier son absence en cas de maladie ou d’accident. Il doit faire parvenir à son employeur les justificatifs et doit informer de la durée de son absence dans le cas où il prévoit s’absenter pour plus de 4 jours. L’employeur de son côté a le droit de juger de la véracité des preuves de son salarié en lui imposant une contre-visite chez un médecin par exemple. Dans ce cas, l’employeur choisit lui-même le médecin et se charge des frais.
Si le salarié estime que le licenciement est abusif ou que la procédure n'a pas été respectée, il peut saisir le tribunal compétent dans un délai de 90 jours à compter de la notification du licenciement. Le juge peut ordonner la réintégration du salarié ou l'octroi de dommages-intérêts.